Chaque jour, des quintillions d’octets de données sont générés dans le monde et de plus en plus d’utilisateurs ont la désagréable sensation d’être épiés sur le web. Pour regagner la confiance des clients, rendre sa data éthique constitue un enjeu de taille pour les entreprises exploitant de grands volumes de données. Vous souhaitez réfléchir aux implications éthiques de vos pratiques et recruter un data ethicist ? Découvrez en détail ce métier émergent.
Quelles sont les principales missions du data ethicist ?
Au sein d’une équipe Data, les experts comme le data scientist ne sont pas toujours sensibilisés aux questions éthiques. Ce rôle de surveillance éthique est tenu principalement par le data ethicist. Pour les entreprises spécialisées dans la Data et l’AI, il a ainsi toute son importance. Au quotidien, ses missions consistent à :
- S’assurer que les données sont utilisées de manière responsable et éthique
Il garantit la conformité des données vis-à-vis des réglementations en vigueur. Dans une équipe Data, il instaure un cadre éthique et responsable tout au long du cycle de vie de la donnée (collecte, utilisation, destruction) et s’assure qu’elle est utilisée de manière légale et morale. Son rôle permet également de minimiser les risques liés aux données pour l’entreprise (amende réglementaire, poursuite judiciaire, etc.). - Sensibiliser les collaborateurs sur l’utilisation de la data client
Au sein d’une entreprise, de nombreux services (comptabilité, marketing, service client…) manipulent des données privées. L’enjeu pour le data ethicist ? Diffuser une culture éthique de la data au sein de chaque département et s’assurer que les règles soient diffusées, comprises et appliquées à l’ensemble de l’organisation. Pour cela, il peut proposer des formations et fournir des explications à travers des exemples et études de cas. Il répond également aux questions et préoccupations des différentes équipes et amène des réflexions éthiques liées à la data. Son objectif in fine est d’aider l’entreprise à mettre en œuvre de meilleures pratiques éthiques et de valoriser son image de marque. Avoir une politique de gestion de la data responsable est en effet le gage d’une entreprise qui s’engage en faveur de la transparence et de la confiance.
Les compétences clés du data ethicist
Son métier l’amène à mener une réflexion à la fois philosophique et pragmatique. Certaines compétences techniques et comportementales sont alors indispensables.
Les hard skills du data ethicist
- Parfaite connaissance des règles juridiques et éthiques
Les lois sur la protection et la confidentialité des données (RGPD) et du respect des droits humains n’ont pas de secret pour lui. Il possède une parfaite connaissance des enjeux et des réalités autour de la data et effectue une veille permanente pour s’informer. - Solide connaissance du monde de la Data et de l’IA
Il connaît le secteur d’activité de l’entreprise ainsi que les expertises de chaque métier et leur périmètre de responsabilité. Cela lui permet d’avoir toutes les clés en main pour amener des questions morales et éthiques. Posséder des connaissances en informatique, notamment en base de données, est indispensable.
Les soft skills du data ethicist
Les compétences humaines | Pourquoi c’est important ? |
Excellent relationnel (empathie, écoute active, pédagogie) | Pour communiquer efficacement avec des interlocuteurs variés et sensibiliser sur les questions d’éthique autour des données.
Les règles éthiques pouvant apparaître comme contraignantes, il doit être capable de faire comprendre leurs intérêts aux collaborateurs et dirigeants et obtenir leur adhésion. |
Esprit d’analyse et de synthèse | Pour anticiper les évolutions réglementaires et technologiques autour de la Data ainsi que les évolutions sociétales. Pour analyser les différentes stratégies de gestion de données de l’entreprise et définir des axes d’amélioration. |
Esprit d’équipe | Pour travailler efficacement avec les différents services de l’organisation et mettre en place de bonnes pratiques et politiques de confidentialité. |
Comment recruter le data ethicist idéal ?
Pour booster vos chances de recruter la perle rare, il est vivement recommandé de :
S’assurer que le candidat maîtrise les bons outils
Pour correspondre au poste, le candidat doit connaître les outils numériques utilisés par vos équipes (CRM, site internet, logiciel de stockage et gestion des données client, etc.).
- Préparer une liste de questions en matière de Data et de droit numérique. Voici des exemples de questions pour amener des échanges intéressants :
- Y a-t-il des lois et réglementations spécifiques pour notre secteur d’activité ?
- Pouvez-vous me parler un peu de votre expérience en science des données ?
- Selon vous, est-il éthique pour une entreprise de conserver indéfiniment des ensembles de données ? Si non, comment résoudre ce problème ?
- Comment pourrions-nous, en tant qu’entreprise, équilibrer les avantages que l’exploitation des données nous apporte et les menaces potentielles qu’elle représente pour la vie privée des utilisateurs ?
- Y a-t-il une problématique spécifique autour de la science des données qui vous intéresse actuellement ?
- Élargir ses pistes de sourcing : si le métier de data ethicist gagne lentement du terrain, il reste pénurique à l’heure actuelle. Recruter un métier aussi spécifique et rare n’est pas à la portée de tous. Pour réussir votre recrutement, pourquoi ne pas faire appel à un cabinet de recrutement spécialisé dans les métiers de la Data ? En vous faisant accompagner par une agence comme Yotta, vous bénéficiez du service de consultants affutés et profitez de leur expertise pointue. Nous sommes à votre écoute pour comprendre vos enjeux business et vous aider à embaucher le bon profil dans les meilleurs délais.
Quelle rémunération pour un data ethicist ?
Le data ethicist est un métier encore émergent. Il existe peu de données salariales à l’heure actuelle.
En tant que débutant, on estime que le candidat peut prétendre à une rémunération comprise entre 40 000 et 50 000 € bruts par an. Elle peut atteindre 60 000 € après plusieurs années d’expérience.
Le salaire d’un profil plus expérimenté au sein d’une grande entreprise varie entre 45 000 € et 70 000 € bruts par an. Cette fourchette évolue en fonction de la taille de l’entreprise et de son secteur d’activité, mais aussi du niveau d’expérience et des missions qui lui sont confiées.
Les évolutions de carrière pour un data ethicist
Le data ethicist peut se spécialiser sur l’aspect plus technique de la Data et s’orienter vers un poste de :
- data scientist, pour résoudre les problèmes de l’entreprise et faciliter la prise de décision à travers l’analyse des données
- développeur IA, pour développer des programmes IA en se basant sur des données très spécifiques.
Il peut également s’intéresser à des métiers liés à la sécurité informatique, au data management ou à la data gouvernance appliquée à l’IA.
Quelles formations pour accéder au poste de data ethicist ?
Ce métier étant récent, il n’existe pas (ou très peu) de formations en France. Pour recruter un profil qui correspond à vos attentes, rapprochez-vous des profils possédant :
- Un diplôme en informatique, big data, data science, sécurité informatique ou en droit complété par une spécialisation en Data.
Par exemple : le certificat data protection officer (Sciences Po, Cnam) ou le Mastère management et protection des données à caractère personnel (ISEP). - Une formation complémentaire en droit ou relative à l’éthique des données
- Avoir effectué des formations spécialisées dans la protection de données (formation certifiante RGPD) ou des formations incluant des cours d’éthique est un plus. Le candidat doit être familier avec les différentes techniques de protection des données.
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